HistoriqueCela faisait un certain temps qu’on en parlait au village… Des musiciens, il y en avait… mais pas de société musicale. Les quelques jeunes gens qui étaient les plus motivés pour pratiquer la musique regrettaient qu’il n’existait pas d’harmonie. Aussi le problème fut évoqué à l’école des adultes avec Monsieur Fonck, l’instituteur. On sortait lentement de l’hiver et le carnaval était proche alors c’était l’occasion de se lancer… Et le samedi 18 février 1911, la société le Réveil sartois fut fondée. Elle se donna pour but de faire naître le goût de la musique en procurant des distractions instructives et agréables à ses membres. Les répétitions avaient lieu deux fois par semaine à l’école de Sart. Mais gare aux sociétaires qui ne se présentaient pas à une répétition sans motif… 20 centimes d’amende !

Enfin le village avait son harmonie composée d’une vingtaine de musiciens. C’était du sérieux… et le règlement d’ordre intérieur était là pour le rappeler… Le caractère du local mis à la disposition de la société par le conseil communal contribuera beaucoup à en assurer la prospérité. Les jeunes gens voudront se conduire à l’école de la manière la plus décente et la plus correcte. Les questions politiques et religieuses, les attaques contre des tiers sont formellement interdites. Il est en outre défendu de rester couvert, de fumer, de cracher, de blasphémer, d’invectiver ses condisciples ou les membres du comité, de troubler l’ordre et de détériorer le mobilier.

C’est remarquable de constater qu’en 1911, le Réveil sartois avait déjà instauré l’interdiction de fumer dans un lieu public (l’école) !

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Ce 18 février 1911, les fondateurs s’appelaient:

  • Emile Fonck, instituteur du village – premier président.
  • Antoine Massin, vice-président
  • Edmond Parotte, secrétaire
  • Noël Bronfort, tésorier
  • Jean Lemoine, directeur des répétitions
  • Camille Batta et E. Defechereux, commissaires

En 1912, un nouveau directeur des répétitions était désigné. Il s’agissait de Monsieur Jacques Fluhr.
Celui-ci dirigea l’harmonie jusqu’en 1951. Jacques Fluhr habitait sur les hauteurs de Liège.

Julien Sente se souvient, qu’après la guerre, Jacques Fluhr venait diriger les répétit

ions le samedi soir dans le local de l’harmonie situé à l’étage du café de ses parents. Il venait en train jusque Verviers puis prenait le tram jusqu’à Tiège. Monsieur et Madame Sente hébergeaient Jacques Fluhr après la répétition et le dimanche matin, il regagnait les hauteurs de Liège.

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Quant à Jean Lemoine, il prenait en charge le cours d’instrument et de solfège.

La vie de la nouvelle harmonie ne se passait pas sans difficulté tant l’esprit non sociétaire dominait en ce temps-là .

 

Quelques années plus tard, Le Réveil sartois déménageait… et les répétitions avaient lieu dans la salle située au-dessus du café Liège la vaillante des époux Sente-Midrez

Photo 41Jamais rien n’est acquis définitivement. Cela, les membres du comité l’avaient bien compris. La formation de jeunes musiciens étaient la clé principale pour que Le Réveil sartois vive. Commencés en 1911 par Jean Lemoine, d’autres bénévoles allaient donner des cours de solfège et d’instruments. Et parmi eux, Raymond Botterman. Et, ils ont eu raison d’y croire… Le Réveil sartois est passé d’une vingtaine de musiciens en 1911 à une quarantaine dans les années trente.

Historique

Le village avaient des musiciens, mais elle possédait également des comédiens et comédiennes… Alors, Le Réveil sartois a mis sur pied une section dramatique. Et chaque année, une grande soirée musicale et dramatique était organisée dans la salle P. Sente-Midrez. C’est ainsi que le dimanche 13 décembre 1931, l’harmonie interprétait 3 oeuvres : «Boute en train», marche de Many Wyngaard; «La mascotte», fantaisie arrangement de J. Bouchel et «La liberté», ouverture de F. Rousseau. Quant à la section dramatique, elle interprétait «Les deux gosses», drame en 2 parties et 8 tableaux de Pierre Decourcelle.
Dans une invitation au concert annuel adressée à la population en 1934, on sent que cela tourne aussi bien pour l’harmonie que pour la section dramatique. Le président du Réveil sartois écrivait: «Nous avons l’honneur de vous inviter ainsi que votre estimée famille au concert (…). Dans la partie instrumentale sous la direction de M. J. Fluhr vous pourrez vous rendre compte de l’étude sérieuse apportée par les membres de notre harmonie. De même la section dramatique assurée du concours de Mlles Jeanne, Thérèse, Emilie Bronfort et Mariette Xhayet n’a pas craint d’aborder la gentille comédie «L’ami Fritz».

1936 – 25 ans déjà !

L’espoir des membres fondateurs et leur travail relayés par la volonté et le travail des membres qui ont pris l’héritage en main ont conduit le Réveil sartois à célébrer le dimanche 2 août 1936 son 25ième anniversaire. Une organisation grandiose ! 18 harmonies et fanfares, 21 chorales, 4 sociétés de cramignons et 9 sociétés de gymnastiques se sont rassemblées au village.

Cette histoire des hommes de bonne volonté va continuer…
1951 – Le Réveil sartois fêtait son quarantième anniversaire;
1961 – Le Réveil sartois fêtait son cinquantième anniversaire;

Comme partout ailleurs, la vie du Réveil sartois va connaître des hauts et des bas…
Comme partout ailleurs, les membres du comité vont chercher comment garder la société en vie…

Les majorettesEn 1965, un groupe de majorettes est formé. Quelles étaient les intentions du comité de l’époque ? Ces jeunes filles ont en tout cas contribué à donner un nouvel essor à la société jusqu’en 1975.

Tout est un éternel recommencement… et chaque bataille gagnée un jour doit être regagnée le lendemain.
Avec l’arrivée de Monsieur Alexandre à la direction musicale, le fanfare de Theux et Le Réveil sartois unirent leurs forces: l’animation de bals de style oberbayern compléta le calendrier des prestations. Et puis un jour, la fanfare de Theux réduite à quelques musiciens décida de fusionner avec Le Réveil sartois.

Sur le territoire de la commune de Jalhay, il y avait deux sociétés: côté Sart, il y avait Le Réveil sartois et côté Jalhay, il y avait La Royale fanfare Les Amis du progrès de Charneux. Et chacune des sociétés voyait l’effectif des musiciens en constante régression. Le nouvel objectif était dès lors de maintenir une société musicale sur le territoire de la commune de Jalhay.
Et en 1986, Jules Herman, le président du Réveil sartois écrivait : «Pour maintenir la société en activité, avec la fanfare Les amis du progrès de charneux qui était confrontée aux mêmes problèmes, nous avons fusionné. Et avec quelques mordus en provenance de sociétés de la région dissoutes, nous avons renforcé la capacité musicale de l’harmonie. Notre phalange musicale compte actuellement plus ou moins 30 musiciens, ainsi parée, elle peut dignement rehausser par son concours toutes les manifestations locales ou régionales o๠sa présence est demandée».

1986 – Le Réveil sartois fêtait son 75ième anniversaire. Une organisation digne des «aînés» de 1936. Intégrant le jubilé avec le festival de l’APSAM(1) , le village a accueilli durant quatre jours (30 et 31 août et 6 et 7 septembre) 18 harmonies et fanfares, 10 chorales, 4 sociétés d’accordéons, 1 société de mandolines et 1 ensemble à cordes. Avec cet anniversaire, Le Réveil sartois a accédé au titre de Royale harmonie Le Réveil sartois.

1987, c’est la fusion entre La Royale harmonie Le Réveil sartois et La Royale fanfare Les Amis du progrès de Charneux. Désormais, dans la commune, on parlera de La Royale harmonie Sart-Charneux. Un nouveau drapeau symbolisera cette fusion.

Chacun aura compris que le passé n’a de valeur qu’en fonction du présent et le présent n’a de valeur qu’en fonction du futur.

L’histoire de la Royale harmonie Sart-Charneux est bien celle d’un idéal partagé par des générations d’hommes et de femmes.

Alors, aujourd’hui, quand on porte un regard en arrière, il nous faut leur dire «merci» ! Et quand on tourne le regard vers demain, il nous faut, à notre tour, retrousser les manches pour que l’histoire de l’harmonie continue…
Car depuis 2011… elle est centenaire.

Liste des directeurs musicaux qui ont dirigé l’harmonie :

  • de 1911 à 1912 – Jean Lemoine de Sart
  • de 1912 à 1951 – Jacques Fluhr de Liège
  • de 1951 à 1953 – Mr. Linsman de Liège
  • de 1953 à 1963 – Mr. Orval de Liège
  • de 1963 à 1971 – Mr. Dauvister de Verviers
  • de 1971 à 1979 – Mr. Alexandre de Pepinster
  • de 1979 à 1984 – Mr. Hellemans de Verviers
  • de 1984 à 1989 – Marcel Thunus de Stembert-Verviers
  • de 1989 à 1999 – Albert Maquet de Jehanster-Theux
  • de 1999 à 2000 – Philippe Lemaître de Verviers
  • depuis 2000 – Hugo Pasqualini de Saive

Quant à la présidence, elle a été assumée successivement par:

  • Messieurs Emile Fonck, M. Jaspar, Célestin Houyon, A. Hansoulle, J. Goblet,
  • de 1961 à 1988 – Jules Herman
  • de 1988 à 2001 – Jean-Pierre Laurent
  • de 2001 à 2009 – Jean-Paul Grandmaire
  • de 2009 à 2010 – Dany Simal
  • depuis  2010 Philippe Donnay

(1) APSAM (association pour la promotion des sociétés d’art musical)

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Written by jvilz